Alors que l’éruption du Piton de la Fournaise se poursuit tranquillement au fond du Dolomieu, j’aimerais attirer l’attention des visiteurs de mon blog sur le dernier commentaire qui a été posté, suite à ma note sur les mesures prises par les autorités hawaiiennes pour faire face aux émanations de gaz du Kilauea.
Le commentaire a été rédigé par un blogonaute sicilien qui connaît parfaitement l’Etna et qui aime beaucoup « son » volcan. Il nous fait remarquer que, « grâce aux dollars et à la bonne volonté de l’administration, les choses avancent bien et à grande échelle » à Hawaii pour mettre la population à l’abri des gaz (SO2 en particulier) émis par le Kilauea.
En revanche, en Sicile, il en va différemment. Lors des éruptions de l’Etna en 2001 et 2002, des pluies de cendre fine ont affecté les bourgades sur les flancs du volcan, générant là aussi des problèmes oculaires et respiratoires. La seule recommandation faite par les autorités a été « d’acheter en pharmacie les masques utilisés en chirurgie ». Là où l’affaire se corse, c’est que, pour déblayer les tonnes de cendre qui recouvraient les toits, il a fallu faire appel à des entreprises spécialisées qui n’ont pas oublié d’ajouter la TVA à leur facture, autrement dit de l’argent destiné à l’état ! L’auteur du commentaire conclut avec ironie : « Ce n’est pas la faute de l’Etna, et je l’aime malgré tout »…
Ayant côtoyé l’univers volcanique à Hawaii et en Sicile, Je partage totalement cette analyse. Ces deux régions de la planète ne vivent pas à la même échelle. Les Américains sont prêts à mettre des moyens qui nous semblent démesurés pour faire face à une éruption du Kilauea. Il n’y a pas si longtemps, ils étaient prêts à tracer carrément une route au bulldozer à travers le champ de lave au sud du Kilauea dans le cas où les coulées poseraient problème dans le SE de la Grande Ile.
S’agissant de problèmes de santé générés par le Kilauea, il faut aussi relativiser. Je connais des gens en bonne santé qui habitent à Vulcano, dans la zone sommitale du volcan et ils m’ont affirmé ne pas être particulièrement perturbés par le « vog », ce brouillard volcanique qui les affecte quand le vent tourne. Par contre, leurs enfants qui cultivent des anthuriums dans le secteur craignent énormément les pluies acides qui se produisent au même moment.
Les mesures prises par l’administration (purificateurs d’air, etc.) peuvent donc paraître démesurées, mais il ne faut pas oublier que tout ceci se passe aux Etats Unis où le moindre problème peut entraîner des délires juridiques sans commune mesure avec ceux que nous connaissons en Europe !

Les gaz du Pu’u O’o
Les cendres de l’Etna