On en parle peu, mais la situation reste tendue et précaire à Goma, au pied du Nyiragongo. Le plus grave, c’est que le conflit armé et le groupe de rebelles M23 empêchent les scientifiques de contrôler l’activité du volcan. Les appareils de mesures ont été pillés par les groupes armés et tout le secteur autour du Nyiragongo a été déclaré zone interdite par les rebelles qui défendent leur position stratégique au-dessus de Goma.
Il ne faudrait pas oublier non plus le Lac Kivu et ses énormes quantités de méthane et de CO2. On sait qu’une activité sismique importante ou l’arrivée de la lave du Nyiragongo dans le lac pourraient générer une catastrophe. On a vu, au cours de la dernière éruption, que la lave pouvait faire exploser les stations-service auxquelles s’ajouteraient aujourd’hui les dépôts de munitions.
Si une éruption du Nyiragongo devait se produire, les autorités pensent que, dans le pire des cas, il faudrait évacuer les deux tiers de Goma. Un système de drapeaux (vert, rouge) a été mis en place dans ce but. Pourtant, les habitants ne font pas confiance à l’observatoire et disent qu’ils devront se débrouiller seuls si une éruption devait avoir lieu. Ils rappellent que la dernière éruption avait été annoncée par certains signes. Par exemple, la bière faite avec les bananes fermentait plus vite qu’à l’accoutumée car le sol était plus chaud. D’autre part, des enfants avaient été asphyxiés par des gaz toxiques. Les habitants de Goma ne font pas confiance non plus au gouvernement congolais. Comme le dit la propriétaire du Volcano Hotel dont le rez-de-chaussée a été envahi par la lave de la dernière éruption : « Gouvernement ? Quel gouvernement ? Il n’y a pas de gouvernement dans ce pays ! »
Source : Agence Reuters.
Little is said about it but the situation remains quite tense and uncertain in Goma, close to Nyiragongo. Even more serious, the armed conflict and the M23 rebel group prevent scientists from monitoring the volcano. Measuring instruments have been looted by the armed groups and the whole area around Nyiragongo is off-limits as rebel fighters defend their strategic positions overlooking Goma.
Lake Kivu should not be forgotten either with its enormous quantities of methane and carbon dioxide. Experts say seismic activity could release that into the atmosphere and cause a human disaster. During the last eruption, lava caused the explosion of service-stations and there are today more ammunition depots.
Should an eruption of Nyiragongo occur, the authorities think that in the worst case scenario, they would have to evacuate around two-thirds of Goma’s inhabitants. Community networks and a flag system – green for safe, red for evacuation – have been put in place for that purpose. However, the inhabitants do not trust the observatory and they say they will have to fend for themselves if an eruption happens. They remember that before the last eruption there were signs around the volcano that something was going to happen. Villagers found their banana beer fermenting far more quickly because of raised ground temperatures and some children were asphyxiated by poisonous gases. People in Goma do not trust the Congolese government either. Says the owner of the Volcano Hotel whose groundfloor was invaded by lava during the last eruption: « State, what state? The situation in this country is we don’t have a state. »
Source: Agence Reuters.
Le lac de lave du Nyiragongo (Avec l’aimable autorisation de Wikipedia)
