Les mois se succèdent et se ressemblent. À son tour, Septembre 2023 a été le mois le plus chaud de l’histoire. C’est ce qu’indique l’observatoire européen Copernicus et il y a de fortes chances que des agences comme ERA5, la NASA et la NOAA confirment cette mauvaise nouvelle dans les prochains jours,
Selon Copernicus, 2023 est désormais l’année la plus chaude jamais mesurée à travers le monde sur les neuf premiers mois, avec une anomalie de 1,40°C par rapport à l’ère préindustrielle. On est donc très proche des 1,5°C préconisés par la fameuse COP 21 de Paris. Le GIEC prévoit que ce seuil de 1,5°C sera atteint dès les années 2030-2035, en sachant qu’à plusieurs reprises,le climat a devancé les prévisions des scientifiques. De son côté, l’Organisation météorologique mondiale (OMM) a estimé au printemps 2023 que la barre serait franchie pour la première fois sur une année entière au cours des cinq prochaines années.
Comme je l’ai indiqué plus haut, septembre 2023 poursuit la série de records mensuels mondiaux entamée en juin. Juillet 2023 détient le record absolu, tous mois confondu. Avec une température moyenne de 16,38°C à la surface du globe, le mois de septembre 2023 dépasse le record de septembre 2020 avec une marge affolante de 0,5°C. Septembre 2023 est aussi 1,75°C plus chaud que la moyenne d’un mois de septembre sur la période 1850-1900..On peut ajouter que septembre 2023 est 0,9°C au-dessus de la moyenne de septembre sur la période 1991-2020, soit « la plus forte anomalie mensuelle » jamais mesurée par Copernicus, dont la base de données complète remonte à 1940.
Tous les continents ont été concernés par des anomalies hors du commun. En Europe, septembre 2023 a établi un nouveau record continental pour le premier mois de l’automne météorologique. Le sud du Brésil et du Chili ont connu aussi un déluge en septembre tandis que l’Amazonie est actuellement frappée par une sécheresse extrême qui affecte plus de 500.000 habitants. Les pôles continuent de perdre leur glace:. La banquise antarctique connaît un niveau bas record pour la saison, tandis que la banquise arctique est 18% en dessous de la moyenne.
Face à cette situation, les réponses de l’humanité sont très insuffisantes. Je ne suis pas souvent d’accord avec le pape, mais j’adhère en totalité à ses propos sur les Conferences of Parties, les COP, auxquelles il reproche de ne pas prendre de mesures CONTRAIGNANTES, ce que je répète sans cesse depuis plusieurs années. Tant que ces réunions se limiteront à des débats stériles coûteux et à l’empreinte carbone plus que douteuse, notre société ira droit dans le mur. Les mesures prises en France pour lutter contre le réchauffement climatique sont louables, mais elles se trouvent noyées dans un océan d’inaction.
Après la COP 24 en Pologne, au cœur du bassin houiller de Silésie, qui s’est soldée par le refus du Premier Ministre polonais de baisser sa production de charbon, la prochaine COP 28 se déroulera à Dubaï, chez les producteurs de pétrole ! Lors de cette COP, le thème de la sortie des énergies fossiles est censé être au coeur d’âpres négociations entre des pays, incapables à ce jour de mettre en oeuvre les exigences de l’Accord de Paris pour limiter le réchauffement de la planète. La messe est dite !
Source : Copernicus, médias nationaux et internationaux.
Dernière minute: Era5 vient de publier ses statistiques qui rejoignent celles de Copernicus. Avec +1.128°C au-dessus de la moyenne 1981-2010, le mois de septembre 2023 est de très loin le plus chaud des archives de l’agence. Le précédent record de 2020 (+0.63°C) est dépassé de 0.5°C. A trois mois de l’échéance, on peut dire que l’année 2023 sera très probablement la plus chaude jamais observée.

Les glaciers suivent l’exemple des banquises et fondent à grande vitesse (Photo: C. Grandpey)