El Hierro (Iles Canaries / Espagne)

el hierro,sismicité,seismicity,volcans,volcanoes,volcano newsMême si la situation n’a rien d’alarmant pour le moment, El Hierro mérite à nouveau notre attention car la sismicité est en hausse, en particulier dans le secteur d’El Golfo. La différence avec les essaims sismiques précédents, c’est que les derniers enregistrés par les sismographes ne se situent plus à une vingtaine de kilomètres de profondeur, mais à seulement une dizaine. Leur magnitude reste faible (en général inférieure à 2) mais suffisante pour montrer qu’un certain remue-ménage se produit dans le sous-sol. La couleur du niveau d’alerte reste Verte, mais la situation doit être sérieusement contrôlée.

 

el hierro,sismicité,seismicity,volcans,volcanoes,volcano newsEven if the situation is by no means alarming for the moment, El Hierro deserves again our attention as seismicity has been increasing in the El Golfo area. There is a difference with the preceding seismic swarms: this time, the quakes are shallower, at depths of about 10 km, instead of 20 km previously. Their magnitude is low (usually less than M 2) but enough to show that something is happening in the underground. The colour of the alert level is still Green all over the island but the situation should be monitored closely.

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Avec l’aimable autorisation de l’IGN.

El Hierro (Iles Canaries / Espagne)

L’analyse des matériaux mixtes émis lors de l’éruption au large de La Restinga est fort intéressante. Baptisés « restingolites », ils se composent d’une croûte extérieure noire très rigide, de composition basanitique, enveloppant un cœur blanchâtre plus friable, de composition trachytique à rhyolitique. Il s’agit donc de xénolithes semblables à ceux émis par l’Etna pendant l’activité éruptive de 2000-2002. Leur « fabrication » est facile à comprendre : en venant des profondeurs, le magma a traversé des couches sédimentaires auxquelles il a arraché des fragments qu’il a ensuite fait remonter à la surface. Bien vésiculées et donc d’une faible densité, ces « restingolites » flottaient facilement à la surface de l’océan.  

Une étude récente accompagnée d’analyses chimiques et radiologiques effectuées par des chercheurs de l’Université de La Lagune révèle que la partie blanchâtre des « restingolites » montre des taux d’uranium six fois plus élevés que pour les autres roches volcaniques des Canaries, ce qui les classe parmi les roches volcaniques les plus radioactives au monde. Le rapport uranium/thorium est de 3/1, au lieu d’être de 0,1 à 0,2 fois plus élevé.

Il serait intéressant de savoir si les matériaux d’aspect identique vomis par l’Etna en 2000-2002 étaient eux aussi radioactifs.   

A noter que la situation sismique est redevenue normale sur El Hierro. Les quelques événements encore enregistrés restent à une profondeur d’au moins 20 km. En conséquence, la couleur du niveau d’alerte de la zone affectée ces derniers temps par les secousses (SO de Frontera) vient d’être ramenée au Vert.

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Echantillons de « restingolite »