Grippe aviaire et Festival de Montier-en-Der

Alors que la grippe aviaire provoque une hécatombe parmi grues cendrées, avec une situation sanitaire préoccupante, les organisateurs du Festival Photo Montier 2025 tiennent à rassurer le public. La 28ᵉ édition, prévue du 20 au 23 novembre à Montier-en-Der, est maintenue. La sécurité des visiteurs est garantie. Il est bon de rappeler que le virus de la grippe aviaire ne se transmet pas à l’homme

Les inquiétudes liées à la grippe aviaire planent sur la région, mais à quelques jours de l’ouverture du Festival international de la Photo Animalière et de Nature, les organisateurs se montrent confiants.

Malgré les précautions à prendre, l’événement n’est pas remis en cause. Afin d’obéir aux consignes d’un arrêté préfectoral, il a tout de même été décidé d’annuler les levées des grues le matin et les sorties ornithologiques.

L’édition 2025 du festival s’annonce riche, avec plus de 100 expositions, conférences et rencontres réparties sur 16 sites à Montier-en-Der et Vitry-le-François.

Fidèle à ses valeurs, le festival reste un éco-événement engagé dans la protection de la nature. En partenariat avec la Ligue pour la Protection des Oiseaux (LPO), l’Office Français de la Biodiversité (OFB) et la Région Grand Est, les organisateurs multiplient les actions de sensibilisation.

Même si le festival sera sans aucun doute un succès – la plupart des personnes viennent voir les photos – beaucoup de visiteurs potentiels auront probablement été refroidis en apprenant l’hécatombe dont sont victimes les grues dans la région et les restrictions mises en place par la Préfecture.

L’ambiance sur la digue du lac du Der sera probablement différente des années précédentes.

Photos: C. Grandpey

10 000 grues cendrées victimes de la grippe aviaire en Champagne humide

Contrairement à ses bulletins des jours précédents, la LPO indique ce 4 novembre 2025 que la migration des grues cendrées est bien plus marquée. En Hesse, ce sont 2 920 grues qui sont comptabilisées en migration. Au Diepholzer-Moorniederung, 26 065 grues sont dénombrées. Sur le site de suivi de migration de Flavignac en Haute-Vienne, 987 grues sont notées dans la journée.

Reste à savoir combien d’oiseaux pourront rejoindre le terme de leur migration dans le sud. Selon la Ligue pour la protection des oiseaux Champagne-Ardennes, entre 9 000 et 10 000 grues cendrées ont déjà succombé à la grippe aviaire depuis le début de leur migration automnale.

Selon la LPO, 150 000 à 200 000 grues ont déjà traversé la Champagne humide, soit à peu près la moitié du passage migratoire habituel. La grippe aviaire a cette année, frappé fort, notamment sur les zones de stationnement du Der et des grands étangs environnants. Les relevés effectués fin octobre confirment l’ampleur du phénomène : 4 500 cadavres ont été recensés rien que sur le lac du Der, auxquels s’ajoutent 1 200 grues à l’étang de la Horre, 1 000 à 2 000 dans le parc naturel régional de la Forêt d’Orient, et 350 à la réserve naturelle régionale des étangs de Belval-en-Argonne. Au total, la LPO estime que 9 000 à 10 000 grues ont déjà été touchées. Ce constat est d’autant plus inquiétant qu’il ne prend pas en compte les oiseaux morts dans les zones de plaine, de forêt ou d’alimentation.

Cette surmortalité inédite inquiète les autorités. Lors d’une conférence de presse qui s’est tenu ce mardi 4 novembre en préfecture de Haute-Marne, le chef de l’Office français de la biodiversité (OFB), rappelait que « seulement un tiers de la migration s’est déroulé » et que les flux d’oiseaux en provenance d’Allemagne ou des Pays-Bas vont encore s’intensifier.

Les préfectures de la Marne et de la Haute-Marne ont donc renforcé les mesures préventives et restrictives, notamment autour des sites de rassemblement et des élevages de volailles. Des foyers ont déjà été confirmés dans plusieurs exploitations de poules et de dindes.

Si l’origine de l’épidémie n’est pas nouvelle, sa virulence cette année interpelle. Le virus de la grippe aviaire peut survivre jusqu’à huit semaines dans des conditions humides et fraîches, un environnement que la Champagne humide offre en abondance à cette période.

À quelques jours de l’ouverture du Festival international de la photo animalière et de nature de Montier-en-Der, événement phare célébrant la beauté de la faune sauvage, le contraste est saisissant.

Source : LPO, presse nationale et régionale.

Photo: C. Grandpey

Hécatombe au lac du Der : Les grues cendrées victimes de la grippe aviaire

La commune de Haute Vienne où j’habite se trouve sur un couloir de migration des grues cendrées. Certains oiseaux sont déjà passés au-dessus de la maison au mois d’octobre, mais cette année leur nombre risque d’être beaucoup moins important.

Photo: C. Grandpey

En effet, les grues sont victimes de la grippe aviaire, comme viennent de le constater à leur grand désespoir les agents de l’Office français de la biodiversité (OFB) autour du Lac du Der dans la Haute Marne. Chaque année, des dizaines de milliers de grues y font étape pendant leur migration. Chaque soir, le spectacle des oiseaux qui viennent passer la nuit dans le lac après avoir pâturé pendant la journée est très prisé des ornithologues et des visiteurs de la région en général. Le célèbre Festival Photo Nature de Montier-en-Der a lieu tous les ans au mois de novembre au moment où les grues sont les plus nombreuses dans la région.

Photo: C. Grandpey

Cette année, l’ambiance de fête habituelle a disparu car la population sent qu’une catastrophe majeure est en train de se produire. Nous ne sommes qu’au début de la migration et quelque 5 000 décès de grues ont déjà été comptabilisés sur le pourtour du lac du Der. Un chiffre qui risque de s’accroître de jour en jour car la situation est qualifiée d’inédite sur le territoire. C’est une véritable hécatombe qui me rappelle celle qui a anéanti en 2023 la colonie de fous de Bassan sur l’île Rouzic en Bretagne. On peut aussi redouter la contamination des autres volatiles (canards,cygnes,hérons, mouettes, etc.) qui ont élu domicile sur le lac.

Au pied des digues le long du lac du Der, sur les routes ou dans les champs alentour, les cadavres s’amoncellent. Chaque jour, les agents de l’OFB, équipés de masques et de gants, ramassent ces grues sans vie. C’est la première fois qu’ils doivent gérer un épisode de grippe aviaire de cette ampleur. Certes, il existe un vaccin contre la grippe aviaire depuis deux ans, mais il est impossible de l’inoculer aux grues sauvages, contrairement aux oiseaux d’élevages. Un premier foyer de grippe aviaire a été détecté dans un élevage de poules à moins de 3 km du lac du Der. À cause du virus, 4 000 poules sont mortes ou ont été abattues. La Préfecture de la Marne a mis en place des zones réglementées de protection concernant une dizaine de communes aux alentours. Dans ce périmètre, les mouvements de volailles sont interdits.

Il est demandé à la population et aux visiteurs de ne pas s’approcher des oiseaux morts. Les agents de l’OFB sont les seuls assignés à cette tâche. Dans les communes, on commence à s’organiser. Certaines mettent en place des réceptacles à cadavres. Ils seront récupérés par une société d’équarrissage.

Le festival de Montier-en-Der (20 au 23 novembre 2025) risque d’être bien triste cette année.

Source : presse nationale et régionale.

Il est à craindre une épidémie de grippe aviaire de grande ampleur à travers la France.

Le 31 octobre 2025, la préfecture des Landes a dressé un bilan qui fait état de « plus d’une centaine de grues cendrées, porteuses du virus, qui ont été retrouvées mortes » près du lac d’Arjuzanx et dans quelques autres communes landaises situées dans le couloir des migrations de la faune sauvage.

De son côté, la préfecture du Cantal confirme plusieurs cas de grippe aviaire « hautement pathogène » sur deux communes du département. Des grues cendrées issues de la faune sauvage ont été testées positives sur les communes de Sainte-Marie et Les Ternes.

Un premier cas de grue cendrée contaminée a également été détecté dans les Pyrénées-Atlantiques. Six autres grues cendrées retrouvées mortes et des analyses sont en cours pour déterminer la cause de leur mort, mais il est fort à craindre que la grippe aviaire soit responsable.

La grippe aviaire est identifiée dans l’Indre et plus particulièrement dans la Brenne. La préfecture a mis en place un périmètre où s’appliquent plusieurs mesures. Cinq grues ont été retrouvées mortes à Lingé. Un périmètre a été mis en place, il concerne quatre communes : Douadic, Lingé, Rosnay et Saint-Michel-en-Brenne. De nombreux cadavres d’oiseaux ou oiseaux mourants  ont été retrouvés ces derniers temps. L’association Indre Nature en dénombre une cinquantaine en une semaine, sans que l’on sache si tous sont touchés pas la grippe aviaire. Des analyses sont en cours, les résultats devraient être connus rapidement.

La grippe aviaire arrive en Antarctique // Avian flu has arrived in Antarctica

J’ai expliqué dans plusieurs notes sur ce blog qu’en raison du réchauffement climatique et de la fonte de la banquise en Antarctique, les manchots royaux et empereurs étaient menacés d’extinction. Aujourd’hui, nous apprenons qu’une autre calamité frappe les oiseaux de ce continent : la grippe aviaire. La maladie vient d’être détectée pour la première fois en Antarctique, faisant craindre une disparition à grande échelle des populations d’oiseaux sur le continent, un peu comme cela s’est produit avec les fous de Bassan sur l’île Rouzic, au nord de la Bretagne.

La souche hautement pathogène H5N1 a déjà tué des millions d’oiseaux à travers le monde au cours des dernières années et atteint désormais l’une des zones de reproduction les plus importantes de la planète.
À la suite de rapports faisant état de décès inexpliqués de labbes sur Bird Island en Géorgie du Sud, le British Antarctic Survey (BAS) a envoyé des échantillons pour analyse. Le 23 octobre 2023, le verdict est tombé ; les oiseaux étaient contaminés par le virus H5N1.

La situation est d’autant plus préoccupante que Bird Island constitue l’un des habitats les plus exceptionnels de l’Antarctique, avec une grande variété et densité d’oiseaux. La Géorgie du Sud abrite plusieurs espèces d’albatros, de gorfous dorés, ainsi qu’une colonie de pétrels géants. Les scientifiques craignent désormais que ces oiseaux ne soient également touchés par la maladie qui se transmet principalement par les excréments ou par contact direct. Certaines de ces colonies sont très denses, de sorte que la maladie peut se propager rapidement. Contrairement à ce qui se passe dans les fermes, il est impossible de limiter les déplacements des oiseaux sauvages.
Les scientifiques pensaient – et espéraient – que la grippe aviaire n’atteindrait pas la Géorgie du Sud, en raison de son isolement relatif du continent. Ils ont remarqué pour la première fois des cas potentiellement symptomatiques sur Bird Island fin septembre 2023 et ont constaté la mort de 29 labbes, alors que normalement seulement trois ou quatre pertes sont remarquées.
Selon le BAS, il est probable que la maladie se soit propagée par des oiseaux au retour de leur migration d’Amérique du Sud où les cas de H5N1 sont très nombreux. Le Chili et le Pérou ont perdu à eux seuls plus de 500 000 oiseaux sauvages et 20 000 mammifères, mais on pense que la mortalité réelle est bien supérieure en raison des difficultés de dépistage.
Comme l’Antarctique n’a jamais connu d’épidémie de grippe aviaire, on pense que les espèces qui y vivent ont peu d’immunité contre le virus. Suite à la confirmation des cas de grippe aviaire, la majorité des travaux scientifiques de terrain impliquant la manipulation d’animaux ont été suspendus. Des mesures de biosécurité renforcées avaient déjà été introduites au début de cette saison.
L’Organisation mondiale de la santé (OMS) a enregistré une augmentation du nombre de cas de souche H5N1 chez les mammifères, ce qui fait craindre que le virus puisse s’adapter et finir par infecter les humains.
Source  : The Telegraph, Yahoo Actualités.

Photos: C. Grandpey

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I explained in previous posts on this blog that because of global warming and the melting of the ice-shelves in Antarctica, royal and emperor penguins were under threat of extinction. Today, we learn that another calamity is striling birds on this continent : bird flu. The disease has been detected in Antarctica for the first time, raising fears of a mass wipe-out of the continent’s avian populations.

The highly-pathogenic H5N1 strain has already killed millions of birds across the globe over the past years, and has now hit one of the most important breeding grounds on the planet.

Following reports of the unexplained deaths of skuas on Bird Island in South Georgia, the British Antarctic Survey (BAS) sent samples for testing. On October 23rd, 2023,, the results came back as positive for H5N1.

The situation is all the more worrying as Bird Island is one of the most exceptional habitats with a high variety and density of birds. South Georgia is home to several species of albatrosses, macaroni and gentoo penguins, and giant petrels. Experts now fear these birds could also be hit by the disease, which is transmitted mostly through faeces or direct contact. Some of these colonies are very dense, so that the disease can spread quickly. Unlike in the farms, one cannot limit the movements of wild birds.”

Scientists had been hoping that avian influenza would not reach South Georgia, due to its relative isolation from the continent. They first noticed potentially symptomatic cases on Bird Island in late September 2023 and counted 29 dead skuas, when normally only three or four would be expected.

The BAS has said it is likely that the disease has spread by birds returning from their migration to South America, where cases are high. Chile and Peru alone have lost more than 500,000 wild birds and 20,000 mammals. Actual mortality is thought to be many times higher due to difficulties in testing.

As Antartica has never had an outbreak of the highly pathogenic bird flu circulating the globe, its species are thought to have little immunity to the virus. As a result of the confirmed cases, the majority of scientific field work involving animal handling has been suspended. Enhanced biosecurity measures had already been introduced this season in preparation.

The World Health Organisation has recorded increasing numbers of the H5N1 strain among mammals, which raises concerns that the virus might adapt to infect humans more easily.

Source : The Telegraph, Yahoo News.

Colonie de manchots d’Adélie en Antarctique (Crédit photo : Wikipedia)