Activité volcanique sur Vénus // Volcanic activity on Venus

Une étude publiée dans la revue Nature Astronomy présente une nouvelle analyse des données collectées sur Vénus par la sonde Magellan au cours d’une mission de seulement huit mois au début des années 1990. Les images montrent des changements à la surface de la planète pouvant être attribués à une activité volcanique survenue au cours de la mission. Selon cette étude, l’activité volcanique est non seulement permanente sur Vénus, mais elle se produit également à grande échelle. Cela signifie que toutes les observations susceptibles d’être effectuées sur Vénus doivent prendre en compte la manière dont le volcanisme peut façonner la surface et l’atmosphère de la planète. Cela inclut la détection de phosphine qui a été interprétée comme une biosignature potentielle en 2020. (La phosphine, hydrure de phosphore, phosphure d’hydrogène, ou phosphane est un composé inorganique du phosphore et de l’hydrogène, de formule PH3).

Une équipe de géologues de l’Université d’Annunzio en Italie a découvert que Vénus a connu une activité volcanique semblable à celle sur Terre au cours des 180 millions d’années écoulées, ce qui est bien plus important que ce que l’on pensait, mais pourrait aider les scientifiques à comprendre l’histoire de la planète. Les chercheurs ont découvert que la rétrodiffusion, ou signal de réflexion radar, avait changé au fil du temps dans deux régions volcaniques différentes lorsque la sonde Magellan les avait survolées. Selon les chercheurs, ces changements s’expliquent par la probabilité de nouvelles coulées de lave liées à l’activité volcanique qui a eu lieu pendant la mission de cartographie de Magellan effectuée avec son radar à synthèse d’ouverture.

https://youtu.be/h1BmNjzg41Q

Cette étude fournit une preuve supplémentaire que Vénus est un corps géologiquement actif. La planète, malgré sa relative proximité avec la Terre, n’est pas bien connue. Nous ne possédons que quelques éléments à son sujet : nous savons que sa taille, sa masse et sa composition minérale sont semblables à celles de la Terre, mais elle est très différente à d’autres égards. La température et la pression à sa surface sont respectivement environ 30 fois et 90 fois supérieures à celles de la Terre. De plus, Vénus est entourée d’une épaisse atmosphère composée principalement de dioxyde de carbone.
En raison de ces conditions, Vénus n’est pas aussi propice à l’exploration que la planète Mars, et l’atmosphère épaisse rend très difficile la visualisation de ce qui se passe à la surface. En conséquence, très peu de sondes ont été envoyées sur Vénus, ce qui signifie que nous ne disposons que de peu de données orbitales. Cependant, la sonde Magellan était équipé d’un radar capable de pénétrer à l’intérieur de la couche nuageuse et de cartographier la surface en dessous, pendant ses survols de Vénus de 1990 à 1994. Trente ans plus tard, ce sont toujours les meilleures informations dont disposent les chercheurs. En 2023, elles leur ont permis de faire une nouvelle découverte : au cours d’une période de huit mois en 1991, une bouche volcanique a changé de forme, signe d’une activité volcanique continue.
En étudiant le large éventail de données fournies par la sonde Magellan, les chercheurs ont trouvé d’autres preuves de changements survenus dans deux régions différentes de la planète entre 1990 et 1992. Ils ont observé une profonde modification de la rétrodiffusion des ondes radar sur le flanc d’un volcan bouclier – Sif Mons – et dans une grande plaine volcanique – Niobe Planitia. Les chercheurs ont effectué une analyse détaillée de ces changements et ont exclu des causes telles que des effets atmosphériques ou un changement d’angle de vue. Cela leur a permis de déterminer que la cause la plus probable de cette modification était un remodelage de la surface provoqué par des coulées de lave.
À l’aide de ces informations, les chercheurs ont commencé à calculer le débit d’émission de la lave. Ils ont conclu que Sif Mons a un débit de 25,2 km3 et Niobe Planitia de 37,8 km3 par an. À titre de comparaison, au cours des 180 derniers millions d’années, le débit volcanique moyen sur Terre a été estimé entre 26 et 34 kilomètres cubes par an. Cela laisse supposer que le débit sur Vénus pourrait être du même ordre de grandeur que celui estimé sur Terre, avec au moins quelques éruptions volcaniques par an. Ces découvertes devront être confirmées par de nouvelles missions en orbite autour de la planète.
Source : Yahoo Actualités.

Modifications observées dans la rétrodiffusion radar sur le flanc ouest de Sif Mons. (Nature Astronomy 2024)

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A research published in the journal Nature Astronomy presents a new analysis of data collected over the space of just eight months in the early 1990s by the Magellan orbiter. It shows changes in the Venusian surface that can best be attributed to volcanism that took place during the Magellan mission. The study suggests that volcanic activity is not only ongoing on Venus, but widespread. It means that any observations we make of Venus need to take into account the way volcanism can shape the planet’s surface and atmosphere – including the detection of phosphine gas, interpreted as a potential biosignature, back in 2020.

A team of geologists from the Università d’Annunzio in Italy has found that Venus has a similar volcanic output to Earth over the past 180 million years, which is not only way higher than anyone expected, but can help scientists understand its history. The researchers found that the backscatter, or radar reflection signal, changed over time in two different volcanic regions as Magellan flew overhead. According to the researchers, these changes are most reasonably explained as evidence of new lava flows related to volcanic activities that took place during the Magellan spacecraft’s mapping mission with its synthetic-aperture radar.

https://youtu.be/h1BmNjzg41Q

This study provides further evidence that Venus is a currently geologically active body. The planet, for all its relative proximity to Earth, is not well understood. We know a few things about it : it has similar size, mass, and mineral composition to Earth, but is very different in other ways. Its surface temperature and pressure are about 30 times and 90 times those of Earth, respectively. Moreover, it is surrounded by a thick atmosphere of mostly carbon dioxide.

Because of these conditions, Venus is not conducive to exploration in the same way Mars is, and the thick atmosphere makes it very difficult to see what’s happening on the surface. As a result, very few dedicated probes have been sent to Venus, meaning that we simply don’t have a lot of data from orbit. However, Magellan was equipped with radar that was able to penetrate the cloud layer and map the surface below, as it orbited Venus from 1990 to 1994. Thirty years later, it is still the best information we have. In 2023, it allowed scientists to make a new discovery. Over an eight-month period in 1991, a volcanic vent changed shape, which is the evidence of ongoing volcanic activity.

By studying a wide swath of Magellan data, the researchers found more evidence of changes that took place in two different regions between 1990 and 1992. On the side of a shield volcano called Sif Mons, and a large volcanic lowland called the Niobe Planitia, the way the radar waves reflected off the surface, or backscatter, changed significantly. The researchers made a detailed analysis of these changes, and ruled out alternative explanations such as atmospheric effects or a change in the viewing angle. This allowed them to determine that the most likely cause was a reshaping of the surface due to lava flows.

Using this information, the researchers set about calculating the volume of volcanic output. They found that Sif Mons has a flow rate of 25.2 and the Niobe Planitia of 37.8 cubic kilometers per year. As a comparison, over the past 180 million years, Earth’s average volcanic flow rate has been estimated at 26–34 cubic kilometers per year. This suggests that Venus’ volcanic output might be of the same order of magnitude as that estimated for Earth, with at least a few volcanic eruptions per year. These new findings will need be confirmed by new missions orbiting the planet.

Source : Yahoo News.

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