Les COP, une inutilité planétaire !

Quelle hypocrisie ! Que ne dirait-on pas pour sauver la face ? Les pays participant à la COP 28 se sont mis d’accord, mercredi 13 décembre 2023, sur un texte final qui appelle à une « transition hors des énergies fossiles » pour lutter contre le réchauffement climatique. Ce texte vise à accélérer l’action « dans cette décennie cruciale, afin d’atteindre la neutralité carbone en 2050 ».

On remarquera, bien sûr, que le texte ne parle pas de « sortie« , réclamé par les pays les plus ambitieux, mais refusé par des pays producteurs de pétrole, Arabie saoudite en tête.

Le président de la COP 28, Sultan Al Jaber, a un certain culot quand il salue un accord « historique ». Il faudrait lui rafraîchir la mémoire. Ce monsieur, qui est par ailleurs directeur d’Adnoc, la compagnie pétrolière nationale des Émirats Arabes Unis, a mis en doute, le 3 décembre 2023, la nécessité de sortir des énergies fossiles pour limiter le réchauffement climatique à 1,5°C : « Aucune étude scientifique, aucun scénario, ne dit que la sortie des énergies fossiles nous permettra d’atteindre 1,5°C […] Montrez-moi la feuille de route d’une sortie des énergies fossiles qui soit compatible avec le développement socio-économique, sans renvoyer le monde à l’âge des cavernes. » Comme l’ont dit certains scientifiques, on est « à la limite du déni climatique ».

Sultan al-Jaber s’en tient à la même ligne à chaque prise de parole depuis le mois de juin. Selon lui, la réduction des fossiles est inévitable, mais il faut d’abord construire le système énergétique de demain avant de débrancher les fossiles, et les pays développés doivent montrer l’exemple.

Au cours de la COP 28, de nombreux pays et entreprises ont annoncé des engagements pour réduire leur utilisation d’énergies fossiles comme le gaz et le charbon qui sont responsables de l’accélération du réchauffement climatique. 116 pays se sont engagés à tripler les capacités d’énergie renouvelable (éolienne, solaire, hydroélectrique…) dans le monde d’ici à 2030. La production mondiale atteindrait 11 000 gigawatts. Reste à savoir si ces belles paroles seront suivies d’effets, étant donné que rien n’est contraignant dans ces COP qui se limitent à des promesses ou des engagements. Au final, chaque État fait comme bon lui semble.

La COP 28 montre bien que ces Conférences des Parties sont un marché de dupes et de la poudre aux yeux. A côté des discours officiels, il se passe des tas de choses en coulisse. A côté des propos polémiques de Sultan al-Jaber, il faut savoir que les pays pétroliers n’ont pas attendu cette COP pour entraver tout effort diplomatique visant à limiter l’expansion lucrative de leur secteur. Ils n’ont eu de cesse de pratiquer l’obstruction pendant les séances afin d’empêcher que des réserves soient émises quant à la production et l’utilisation des hydrocarbures. Pendant 26 ans, les pays producteurs de pétrole sont parvenus à éviter que les énergies fossiles apparaissent nommément dans les textes adoptés à l’issue des COP, même si elles sont la principale cause du réchauffement climatique. Ce n’est qu’à la COP de Glasgow, en 2021, que mention a été faite officiellement de l’objectif d’une réduction de l’usage du charbon. Par contre, au terme de la COP27, aucune mention n’a été faite des hydrocarbures qu’Emmanuel Macron a d’ailleurs sciemment oubliés dans son discours d’entrée de la COP 28.

Quand la stratégie de l’obstruction ne fonctionne pas, les pays producteurs de pétrole feignent d’accepter la transition de leur économie, mais en s’assurant qu’ils pourront continuer à produire l’or noir le plus longtemps possible.

Contrairement à ce que disent et pensent certains, l’âge d’or du pétrole ne touche pas à sa fin. Avec le réchauffement climatique, la fonte des glaces et le dégel du permafrost arctiques, de nouveaux gisements vont devenir exploitables comme vient de le démontrer l’accord d’exploitation signé par Joe Biden dans le nord de l’Alaska.

Après les Émirats Arabes Unis cette année, c’est l’Azerbaïdjan qui devrait accueillir la COP 29 en 2024. Au cas où vous ne le sauriez pas, l’économie de ce pays dépend des hydrocarbures ! Le plus scandaleux, c’est qu’il y a eu un consensus général, au cours de la COP 28, autour de la candidature de l’Azerbaïdjan pour accueillir la COP 29. A noter que cette candidature a été appuyée par l’émissaire russe pour le climat.

Quand je vous disais que les COP sont une véritable escroquerie…

Source : Presse française, dont France Info.