Bilan des premières journées de la COP 28

On le savait d’avance : la COP 28 ne décidera rien de concret pour réduire l’accélération du réchauffement climatique. Comme lors des conférences précédentes, les annonces sont, pour beaucoup, des engagements volontaires, mais non contraignants.

Certes, il y a eu une avancée – en fait un prolongement de la COP 27 – avec la création d’un fonds « pertes et dommages » pour indemniser les pays vulnérables, victimes du réchauffement climatique sans en être vraiment la cause. Les montants de ce fonds sont toutefois largement inférieurs aux 100  milliards de dollars par an que certains pays en développement ont réclamé. Comme je l’ai indiqué précédemment, le texte «exhorte» simplement – sans obligation définie – les pays développés à débloquer des financements, sur la base du volontariat, sans donner d’objectif chiffré.

Pour le reste, comme lors des COP précédentes, les annonces faites depuis l’ouverture du sommet, sont, pour beaucoup, des engagements vertueux, mais non contraignants. En parallèle de la séance principale se tiennent de laborieuses et cruciales négociations pour obtenir une décision finale qui ait l’autorité d’un consensus entre près de 200 pays, sous l’égide des Nations unies. Il faut à tout prix sauver la face et ne pas donner l’impression que la COP est un échec. Mais personne n’est dupe.

Parmi les engagements – ce ne sont que des promesses – pris à ce stade, une vingtaine de pays, dont les États-Unis, la France, le Japon et les Émirats arabes unis, ont appelé à tripler les capacités de l’énergie nucléaire dans le monde d’ici à 2050, par rapport à 2020. La Chine et la Russie n’ont pas signé.

118 pays ont signé un appel à tripler la capacité des énergies renouvelables, et à doubler le taux annuel d’amélioration de l’efficacité énergétique, de 2 % à 4 %, d’ici à 2030. Toutefois, les grands pays producteurs et consommateurs d’hydrocarbures, dont la Russie, l’Iran ou encore la Chine, n’ont pas rejoint cet appel, contrairement aux Emirats arabes unis, hôtes de la COP 28.

La France, à travers le discours de son Président, a lancé une initiative pour soutenir l’accélération de la sortie du charbon, qui génère encore le tiers de l’électricité mondiale. Mais silence radio sur la sortie du pétrole. Y faire allusion au pays de l’or noir friserait l’incident diplomatique ! Les Etats-Unis ont rejoint la Power Past Coal Alliance, s’engageant à fermer leurs centrales à charbon sans captage de CO2.

S’agissant du méthane, grand ignoré des accords sur le climat jusqu’à présent alors qu’il est responsable de 30% du réchauffement historique, les Etats-Unis ont annoncé que de nouveaux pays, dont le Turkménistan, avaient rejoint une initiative appelée « Global Methane Pledge ». Elle vise à réduire de 30% les émissions de méthane d’ici à 2030, par rapport à leur niveau de 2020. Reste à savoir si cette promesse (« pledge ») sera vraiment tenue…

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A noter que le ciel de Dubaï est obscurci par une brume jugée « malsaine » ce dimanche 3 décembre 2023, alors que des milliers de délégués assistent dans le cadre de la COP28, à une séance consacrée aux effets nocifs de la pollution atmosphérique.
L’indice de qualité de l’air atteint à Dubaï 155 microgrammes de particules fines PM2,5. Ce sont les plus nocives car elles peuvent pénétrer dans la circulation sanguine. Elles proviennent pour la plupart des combustibles fossiles brûlés dans les transports et l’industrie. Quand la qualité de l’air est jugée « malsaine », la population peut commencer à ressentir des effets sur la santé, en particulier les personnes souffrant de problèmes respiratoires. .
Cette brume de pollution est visible à Dubaï depuis le début de la COP28 où le 3 décembre est désigné journée « Santé .» Les sujets abordés incluent la qualité de l’air et les effets néfastes du réchauffement climatique.
La COP 28 se déroule à environ 11 kilomètres du complexe énergétique et de dessalement de Jebel Ali, la plus grande centrale électrique au monde, alimentée au gaz. Parmi les autres pollueurs à proximité figurent le port de Jebel Ali et l’aéroport international d’Al Maktoum, tandis qu’à environ 200 kilomètres à l’ouest se trouve le champ pétrolier Bab d’Abu Dhabi.

Source : France Info et médias internationaux.

Bilan de la première journée de la COP 28

Alors que la COP 28 vient de débuter à Dubaï, les médias nous expliquent que la première journée s’est conclue par un grand événement : la concrétisation du fonds destiné à aider les pays vulnérables à réparer les «pertes et dommages» climatiques qu’ils subissent.

En fait, cette promesse d’aider les pays les plus exposés au réchauffement climatique n’est que la suite de ce qui avait été dit lors de la COP 27 en Egypte (qui ne restera pas dans les annales car rien de vraiment concret n’y a été décidé pour lutter contre les conséquences du réchauffement climatique.)

Au final, la COP 27 avait accouché au forceps d’un texte sur l’aide aux pays pauvres impactés par le réchauffement climatique. Le dossier des « pertes et dommages » climatiques des pays pauvres avait failli faire dérailler la conférence, avant de faire l’objet d’un texte de compromis de dernière minute.

Les pays pauvres, souvent parmi les plus exposés mais qui sont généralement très peu responsables du réchauffement, réclamaient depuis des années un financement des « pertes et dommages » qu’ils subissent. A l’issue de la COP 27, il a été décidé que les détails opérationnels seraient définis pour adoption à la COP, 28.

La COP 28 a donc décidé que le fonds d’aide aux pays vulnérables n’oblige personne mais incite, ce que souhaitaient notamment les Etats-Unis. [NDLR : on reste dans le domaine des décisions non contraignantes des COP !]. Le texte «exhorte» simplement les pays développés à débloquer des financements, sur la base du volontariat, sans donner d’objectif chiffré. Les pays en développement qui le peuvent sont eux aussi «encouragés» à donner. Cela pourrait concerner la Chine, premier émetteur mondial de gaz à effet de serre et deuxième puissance économique mondiale

Reste aussi à décider d’un objectif financier global. Des pays en développement ont réclamé une somme plancher de 100 milliards de dollars annuels (92 milliards d’euros) d’ici à 2030 pour ce nouveau fonds. Mais les besoins estimés sont bien plus importants car les pertes pourraient atteindre 580 milliards de dollars (532 milliards d’euros) par an. Le 30 novembre 2023, les Emirats ont annoncé une contribution de 100 millions de dollars. L’Union européenne devrait donner 225 millions d’euros. La France, la Norvège et le Danemark pourraient aussi annoncer une première mise de départ de quelques centaines de millions de dollars. Les Etats-Unis promettent seulement 17,5 millions de dollars, tandis que le Japon n’est prêt à débourser que 10 millions de dollars. Le Royaume-Uni, de son côté, met 50 millions de dollars sur la table.

Reste à savoir sous quelle forme ces sommes seront attribuées.

Source : presse française.