Au cours de ma conférence « Glaciers en péril », j’attire l’attention sur la fonte des grands glaciers alpins comme la Mer de Glace en France ou l’Aletsch en Suisse, mais également sur le déclin de glaciers un peu moins connus, comme le Glacier Blanc dans le massif des Écrins. Les étés se succèdent et ce glacier continue de perdre en masse.
La dernière campagne de mesures, réalisée par le Parc national des Écrins cet été, montre que la fonte du Glacier Blanc s’est poursuivie en 2024. En 2022, le glacier avait déjà perdu 5 mètres d’épaisseur. En 2024, il a reculé de 16 mètres. Le front du glacier est donc remonté à 2 600 m d’altitude.
Du fait de l’enneigement exceptionnel l’hiver dernier, la fonte du Glacier Blanc pendant l’été 2024 a commencé tardivement (début août) mais a tout de suite été très intense. Le Parc National des Écrins fait état d’une perte d’un mètre d’eau pendant la première quinzaine d’août, autant qu’entre la mi-août et la mi-septembre, pour atteindre 2,78 m à la fin des mesures.
Il faut par ailleurs noter que le sable saharien, poussé par le vent du sud, a accéléré la fonte de la neige cet été. Le phénomène est bien connu : lorsque de la cendre ou du sable se dépose sur une surface de neige ou de glace, son pouvoir à réfléchir la lumière du soleil – l’albédo – diminue et la neige et la glace fondent plus vite. Le Parc explique qu’ »à la faveur du tassement et de la fonte, les couches de sable se sont concentrées en surface du manteau neigeux, a contrario des surfaces de glace où le sable a été lessivé par la circulation de l’eau de fonte. »
La carte ci-dessous et les photos prises sur le terrain confirment la fonte ultra rapide du Glacier Blanc.

Source: Parc des Écrins


Photos: C. Grandpey