Voyage au centre de la Terre // Journey to the centre of the Earth

drapeau francais   Depuis des siècles, l’Homme essaye de comprendre l’intérieur de la Terre. Les géologues tentent de donner des explications scientifiques tandis que les écrivains utilisent leur imagination pour décrire les profondeurs de notre planète. Dante imaginait le centre de la Terre comme un désert de glace où la lumière divine n’avait pas accès. De son côté, Jules Verne espérait l’atteindre en faisant pénétrer ses héros par le cratère du Snaefells islandais.

Cette volonté de fouiller les entrailles de la Terre a persisté au 20ème siècle, en particulier avec l’exploration de grottes comme le gouffre de Krubera-Voronja, dans la partie occidentale du Caucase, qui a été visitée jusqu’à une profondeur de 2191 mètres.

Les mines d’or les plus profondes du monde – TauTona et Savuka – en Afrique du Sud sont exploitées jusqu’à plus de 3900 mètres.

En mai 1970, pour célébrer l’anniversaire de Lénine, l’Union soviétique avait initié en secret le projet « SG-3 » sur la Péninsule de Kola, au nord du pays. Il s’agissait d’un forage destiné à étudier la discontinuité de Mohorovicic (souvent raccourcie à Moho) qui se trouve à une quinzaine de kilomètres de profondeur dans cette région du globe. Le projet s’est poursuivi jusqu’en 1989, année où des problèmes techniques et financiers ont conduit à son abandon à 12 261 mètres de profondeur.

Les Etats-Unis ont eu la même idée, mais dans un secteur où la croûte océanique est moins épaisse (5 – 10 km). Le projet Mohole a débuté en 1961 pour prendre fin en 1966. Des échantillons de plancher océanique de 170 mètres de longueur ont été récoltés et le forage a atteint 3500 mètres.

De nos jours, certains rêvent de disposer d’une foreuse qui permettrait d’atteindre le manteau terrestre, mais les mécènes ne se bousculent pas au portillon et il y a des chances pour que le coeur de notre planète garde ses secrets pendant encore de très nombreuses années !

Source : Scientific American.

 

drapeau anglais   For centuries, Man has tried to understand the Earth’s interior. Geologists attempt to give scientific explanations while writers use their imagination to describe the depths of our planet. Dante imagined the centre of the Earth as a desert of ice where the divine light had no access. For its part, Jules Verne hoped to reach it with its heroes entering the crater of Icelandic Snaefells.
This desire to search the bowels of the Earth has persisted in the 20th century, especially with the exploration of caves like Krubera-Voronja in the western part of Caucasus, which was visited to a depth of 2,191 metres .
The deepest gold mines of the world – TauTona and Savuka –  in South Africa are exploited to more than 3,900 metres.

In May 1970, to celebrate the birthday of Lenin, the former Soviet Union initiated the secret project “SG-3” on the Kola-Peninsula. The drilling project planned to study the Mohorovicic discontinuity, situated at a depth of 15 kilometres. The project continued until 1989, when technical and financial problems stopped the drill at 12,261 metres.
The United States initiated a similar ambitious project, but decided to drill the thinner oceanic crust (5-10 kilometres thick). Project Mohole started in 1961 and was abandoned in 1966, after recovering 170 meters long cores from the ocean floor in a depth of 3.500 meters.

Nowadays, some people dream of having a drill that would get to the mantle, but the sponsors are not lining up at the gate and there is a chance that the heart of our planet will still keep its secrets for numerous years!
Source: Scientific American.

Snaefells-blog

Les Snaefells (Islande) cher à Jules Verne

Nouvelle approche des dorsales médio-océaniques // A new approach of mid-ocean ridges

drapeau francais   Des chercheurs de l’Institut Océanographique Scripps de San Diego ont publié une nouvelle étude sur la naissance du plancher le long des dorsales médio-océaniques. En utilisant une technologie électromagnétique mise au point à Scripps, ils ont cartographié une vaste zone située sous le plancher océanique dans la partie septentrionale de la dorsale Est-Pacifique, au large de l’Amérique Centrale. Il s’agit d’une zone où deux plaques tectoniques s’écartent et où le magma en provenance du manteau forme un nouveau plancher océanique.

Les résultats de l’étude ont été publiés dans la revue Nature du 28 mars. La technologie électromagnétique a démontré que le soulèvement du manteau sous cette dorsale crée une zone de fusion beaucoup plus vaste et plus profonde qu’on le pensait jusqu’à présent (voir l’image ci-dessous).

Ces résultats ont été obtenus grâce à un travail sur le terrain effectué en 2004 à bord du navire scientifique Roger Revelle, propriété de l’US Navy et géré par l’Institut Océanographique Scripps.

La technologie électromagnétique à des fins maritimes a été mise au point dans les années 1960 et a été améliorée par la suite. Depuis 1995, les chercheurs de Scripps collaborent avec le monde de l’industrie énergétique pour appliquer cette technologie à la géologie marine, en particulier dans la détection des gisements de pétrole et de gaz.

Les chercheurs sont persuadés que la science électromagnétique va continuer à progresser, en particulier avec l’amélioration des analyses de données. Jusqu’à aujourd’hui, on s’appuyait essentiellement sur les techniques sismiques pour étudier la croûte et le manteau terrestres. Désormais, la technologie électromagnétique va ouvrir de nouvelles perspectives. Par exemple, il est prévu de l’utiliser pour cartographier les lacs sous-glaciaires dans les régions polaires.

 

drapeau anglais   Researchers at the Scripps Institution of Oceanography of San Diego have studied how new seafloor is created along mid-ocean ridges. Using electromagnetic technology developed and advanced at Scripps, they mapped a large area beneath the seafloor off Central America at the northern East Pacific Rise, an area where two of the planet’s tectonic plates are spreading apart from each another. Mantle rising between the plates melts to generate the magma that forms fresh seafloor.

The results of the study were published in the March 28th issue of the journal Nature. They revealed that electromagnetic technology helped to show that mantle upwelling beneath the mid-ocean ridge creates a deeper and broader melting region than previously thought. (see image below).

Data for the study was obtained during a 2004 field study conducted aboard the research vessel Roger Revelle, a ship operated by Scripps and owned by the U.S. Navy.

The marine electromagnetic technology behind the study was originally developed in the 1960s and was improved in the following years. Since 1995 Scripps researchers have been working with the energy industry to apply this technology to map offshore geology as an aid to exploring for oil and gas reservoirs.

The researchers are convinced that electromagnetics will continue to grow as the technology matures and data analysis techniques improve. Much of what is known about the crust and mantle is a result of using seismic techniques. Now electromagnetic technology is offering promise for further discoveries. For instance, it could be used to map subglacial lakes in the polar regions.

Dorsale-blog

Credit: University of California – San Diego