Une radiographie de l’Etna?

On apprend sur le site Internet ANSA. IT que des scientifiques italiens de quatre secteurs de recherche ont réalisé, en collaboration avec l’INGV, la première « radiographie » de l’Etna. Selon ces chercheurs, elle permet d’expliquer pourquoi le volcan a tendance à glisser vers la Mer Ionienne.

On sait, depuis plusieurs années, que le flanc est de l’Etna bascule vers la mer à raison de 2 ou 3 centimètres par an, vitesse qui peut s’accélérer et atteindre plusieurs dizaines de centimètres.

Les résultats de l’étude indiquent que ce glissement est dû à la fragilité de la base orientale sur laquelle repose le volcan. Cette dernière est constituée de roches sédimentaires, donc d’origine non volcanique, et de ce fait de nature plus fragile. La pression exercée par l’édifice volcanique provoque la fracturation de la partie basse qui, n’étant pas soutenue par d’autres structures géologiques (les fonds marins à l’est plongent rapidement pour atteindre une profondeur de 200 mètres) bascule vers la mer et entraîne un « démaillage » du terrain en surface. Ce dernier est visible avec la formation d’ouvertures sur le terrain, de fissures dans les habitations, le tout pouvant s’accompagner de fortes secousses sismiques superficielles.

 

Cette étude, aussi intéressante soit-elle, n’apporte rien de très nouveau. Le basculement du massif de l’Etna vers la Mer Ionienne est connu depuis longtemps, de même que les failles – celle de Pernicana est l’une des plus célèbres – qui fracturent cette partie du massif. Plusieurs travaux scientifiques ont déjà expliqué que la partie orientale du volcan repose sur un socle sédimentaire, donc moins résistant.

Cette dernière étude ne fait donc que confirmer la situation instable de l’Etna. Par le passé, certains scientifiques se sont demandés si, un jour ou l’autre, on ne pourrait pas assister à un événement majeur avec le « décrochement » de tout un pan de l’édifice volcanique dans la Mer Ionienne. C’est peut-être aller un peu vite en besogne, mais une telle catastrophe s’est déjà produite ailleurs dans le monde. La surveillance de l’Etna doit donc être autant géologique que volcanique. La dernière étude montre que les deux aspects sont étroitement liés car la pression volcanique induit inévitablement des déformations géologiques.

 

Failles-Etna.gif
Les principales failles sur le versant est de l’Etna
La faille de Pernicana correspond au n° 8
(Avec l’aimable autorisation de l’INGV)

 

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