Le moment le plus important de ce bref séjour à Jérusalem fut sans aucun doute la visite de Yad Vashem, autrement dit le Mémorial de l’Holocauste, en compagnie d’Israël Lichtsenstein. Construit selon une architecture remarquable qui fait progressivement passer de l’ombre de la guerre à la lumière de la liberté, il décrit les souffrances subies par le peuple juif durant cette période noire de son histoire. Yad Washem est un lieu de recueillement dont on ne sort pas indemne. La visite de la salle obscure où sont égrenés les noms des enfants juifs qui ne sont pas revenus des camps de la mort vous prend aux tripes, au plus profond de vous même.
A l’issue de la visite, j’ai demandé à me rendre dans la partie du Mémorial où figurent les noms des Justes parmi les Nations (The Garden of the Righteous among the Nations). Parmi ceux gravés en ce lieu figure celui de Monsieur Jean-Baptiste Robert, directeur de l’Ecole Primaire Supérieure de La Souterraine, devenue par la suite l’école primaire et le lycée dans lesquels j’ai fait mes premières études.

Israël Lichtenstein au Jardin des Justes de Yad Vashem
Nous avons eu beaucoup de chance de visiter Jérusalem au moment d’une période calme. Il y avait, bien sûr, des soldats en armes un peu partout dans la ville, mais l’ambiance était détendue. J’avais hâte de pénétrer dans la vieille ville et parcourir les ruelles étroites où les vieux fument le narguilé dans les cafés . Bien qu’étant athée, je désirais entrer dans les lieux de culte car Jérusalem fait cohabiter plusieurs religions. J’avais hâte de faire des photos du Mur des Lamentations et de parcourir l’Esplanade des Mosquées où trône le superbe Dôme du Rocher. Une bonne marche permet aussi de gravir le Mont des Oliviers. Malgré la réticence de mon épouse, je suis allé déambuler dans Jérusalem Est, très différente et beaucoup plus pauvre que son homologue occidentale. Je n’y ai ressenti aucune impression d’insécurité. Il est vrai que le monde des volcans m’a appris à dominer ma peur….

Mur des Lamentations

Le Dôme du Rocher

Le Mont des Oliviers
J’ai quitté Jérusalem ravi de ce que j’y avais vu et conscient que je n’y reviendrais probablement pas. Pour moi, la boucle était bouclée ; en rencontrant Israël Lichtenstein, j’avais accompli mon devoir de mémoire vis à vis de mon père.
Quelques jours après notre retour en France, Jérusalem s’enflammait à nouveau, faisant resurgir le conflit entre Juifs et Palestiniens.
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Mes remerciements aux personnes qui ont participé à la rédaction de plusieurs articles de presse au moment de la rencontre de mon père avec ses anciens élèves. Les photos sont précieuses.


