Arctique : La glace de mer continue à fondre trop vite // Arctic sea ice is still melting too fast!

La surface occupée par la glace de la mer dans l’Océan Arctique est encore très faible cette année, mais elle n’établit pas de nouveaux records. On aurait pu penser que l’on se dirigeait vers un nouvel accès de faiblesse en septembre, mais une vague de temps orageux et plus froid s’est installée dans la région et a changé la situation. Cela a permis de préserver la glace de mer et de ralentir sa fonte. Au final, en 2017, la glace de mer n’occupe que le huitième rang le plus bas dans les données satellitaires.
L’étendue de la glace de la mer dans l’Arctique, c’est à dire la zone où la glace de mer couvre au moins 15% de la surface de l’eau, a atteint son point le plus bas de l’année le 13 septembre 2017, avec une couverture de 4,40 millions de kilomètres carrés, selon les données du National Snow and Ice Data Centre (NSIDC). C’est 1,60 millions de kilomètres carrés en dessous du minimum annuel moyen de 1981 à 2010, mais bien au-dessus du seuil record de 3,41 millions de kilomètres carrés enregistré en 2012.
Le changement de temps mentionné plus haut temps a réduit à néant ce qui, il y a six mois, ressemblait à la configuration pour un nouveau record de manque de glace cette année. En mars, lorsque la saison de gel s’est terminée, l’étendue maximale annuelle de la glace était la plus faible depuis 1979. Selon le NSIDC, dans les mois qui ont suivi, l’étendue de glace de mer flirtait avec les niveaux les plus bas jamais enregistrés.
Les 11 niveaux annuels les plus faibles de glace de mer ont tous été observés au cours des 11 dernières années. Malgré la lenteur de la fonte cette année, il convient de noter que l’étendue actuelle de la glace reste relativement faible et qu’il n’y a pas d’évolution positive prévue sur le long terme. Au niveau régional, la fonte a été la plus marquée dans les mers des Tchouktches et de Beaufort, au large de l’Alaska. Cela devrait entraîner des températures de l’air beaucoup plus chaudes que la normale dans le secteur de North Slope.

Même si la situation n’est pas pire qu’au cours des dernières années, cela ne signifie nullement que le changement climatique et le réchauffement climatique sont terminés!

Source : Alaska Dispatch News.

Dernière minute : Selon Alaska Sea Grant (University of Alaska / NOAA), à la fin du mois de septembre la surface dépourvue de glace dans les mers de Beaufort et des Tchouktches frisait les records. Il fallait parcourir quelque 1280 km depuis Nome pour atteindre la glace de mer dans l’Arctique. Selon le National Snow and Ice Data Center, cette situation risque de perdurer en octobre et même en novembre. En conséquence, la région pourrait subir des impacts encore plus sévères des tempêtes, avec une accentuation de l’érosion côtière.

Le manque de glace de mer a été particulièrement aigu dans les mers Beaufort et des Tchouktches cet été, avec des étendues d’eau libre jamais observées dans le Beaufort depuis le début des mesures satellitaires en 1979.

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Arctic sea ice extent is still low this year but it is not breaking new records. There was good reason to think it could be headed for a record low in September, but a stormy and cool pattern set in and changed the situation. It helped preserve sea ice, slowing its melting enough to rank this year’s annual ice minimum as only the eighth lowest in the satellite record, far from the worst it has been.

Arctic sea ice extent, defined as the area where sea ice covers at least 15 percent of the water’s surface, hit the year’s low mark on September 13th 2017, covering 1.79 million square miles, the National Snow and Ice Data Center (NSIDC) reported. That is 610,000 square miles below the 1981-to-2010 average annual minimum, but well above the record low of 1.32 million square miles set in 2012.

The turn in the weather cancelled what, six months ago, looked like the setup for a new record low this year. In March, when the freeze season ended, the annual maximum extent of ice was the lowest on a satellite record going back to 1979. And in the months following, sea ice extents were tracking at or near record-low levels, according to the NSIDC.

The 11 lowest annual minimum sea ice extents have all been in the past 11 years. Despite the slow melt this year, it should be noted that the current year’s ice extent is still relatively low and there is no long-term recovery. Regionally, the melt was accentuated in the Chukchi and Beaufort seas off Alaska. That is expected to lead to much warmer air temperatures than normal off the North Slope.

Even though the situation is not worse than in past years, this by no means signifies that climate change and global warming are over!

Source : Alaska Dispatch News.

Last minute: According to Alaska Sea Grant (University of Alaska / NOAA), by the end of September near-record expanses of ice-free open water existed in the Beaufort and Chukchi seas. The extent of open water from Nome to the sea ice edge in the Arctic was as much as 1,280 kilometres. According to National Snow and Ice Data Center, the open water is likely to last into October or November. The region could feel more severe impacts from fall storms and coastal erosion in the area because of the open water.

Low ice conditions have been extreme in the Beaufort and Chukchi seas this summer, with open water farther north in the Beaufort than any time in a satellite record that goes back to 1979.

Photo: C. Grandpey

2 réflexions au sujet de « Arctique : La glace de mer continue à fondre trop vite // Arctic sea ice is still melting too fast! »

  1. Bonjour Claude,
    Déboussolé.
    En partant d’un point de base non encore contesté, c’est bien l’eau qui gèle, et lorsque que l’on dit que l’eau de mer gèle, il faut bien évidemment comprendre que c’est l’eau douce contenue dans l’eau de mer qui gèle. Ainsi, glaces de mer et banquises sont des glaçons d’eau douce et non pas « d’eau salée ». En vertu de son anomalie dilatométrique, cette eau gelée occupe un volume supérieur à celui qu’elle occuperait étant fondue. Ainsi elle flotte par le double effet qu’elle est plus légère que l’eau salée et dilatée, ce qui abaisse sa densité. L’été, il est concevable qu’elle fonde, et génère à nouveau de l’eau douce qui va continuer à flotter puisque de densité inférieur à l’eau salé, et bien que froide elle aura du mal à « couler ». Cette strate superficielle peu salée, l’hiver venu, va de nouveau geler d’autant plus vite et bien qu’elle ne sera pas gênée pas le sel pour geler et commencera à cristalliser à 3,98°C sans attendre zéro et moins.
    Ces transformations thermiques et saisonnières d’état de l’eau ne me semblent absolument pas altérées par un quelconque effet de serre, surtout aux régions polaires où un hiver doux avoisine quand même les -38°C. Ce qui dans ces conditions, pourrait effectivement perturbé ce cycle est la durée des saisons : Hivers plus courts et étés plus longs, où là, effectivement nous pourrions constater, comme c’est le cas, une diminution de quantité des glaces polaires. Mais j’ai beau lire et relire nos manuels explicatifs du phénomène des saisons, je n’y trouve aucun indice ou doute relatif à leur durée, solstices et équinoxes ne bougent pas de place, et la Terre semble bien continuer à tourner sur elle-même avec la même inclinaison et à la même vitesse (1666Km/h), et autour du Soleil en 365 jours à 107 000Km/h.
    Ne pensez-vous pas que relativement au réchauffement climatique, nos amis scientifiques devraient ajouter à leurs argumentaires à « effets de serre médiatiques » une petite pincée d’explications rationnelles. Car enfin sont-ce les saisons qui font le climat, ou bien est-ce l’inverse ? J’ai vraiment de temps en temps l’impression, bien quand gardant les pieds sur terre de perdre le nord. Une inversion des pôles magnétiques serait-elle en cours ?
    Amitiés
    Pierre Chabat

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    1. Bonjour Pierre,
      L’effet du réchauffement climatique sur les saisons se fait terriblement sentir dans l’Arctique avec des hivers plus courts et des températures plus hautes. J’ai connu plus de 20° à Juneau fin septembre! On a frisé le 0°C fin décembre 2016 dans l’Arctique, ce qui ne s’était jamais vu! Le -38° que vous mentionnez ne semble plus d’actualité. L’hiver dernier, la glace de mer a eu toutes les peines du monde à atteindre la ville de Barrow, la plus septentrionale de l’Alaska. On sent bien que l’on assiste à un processus irréversible accéléré par nos émissions de gaz à effet de serre. Tout cela est bien sûr à méditer.
      Bonne journée.
      Claude Grandpey

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